Descriptif et objectif de l’aide
L’aide découplée qui existait en 2014, appelée Droit au Paiement Unique (DPU), est remplacée, via la réforme de 2015, par une aide en trois parties : le paiement de base, appelé DPB (droit au paiement de base), l’écorégime et le paiement redistributif. Cette aide, comme son nom l’indique, est dissociée de la production et vise à financer un certain nombre d’externalités positives de l’agriculture.
Le droit à paiement de base (DPB)
Le paiement « de base » est versé en fonction des surfaces détenues par les agriculteurs. En 2015, sa valeur est liée aux paiements historiquement reçus en 2014 et va progressivement « converger » pour que l’aide par hectare apportée à chaque agriculteur se rapproche de la valeur moyenne nationale, réduisant ainsi les disparités entre agriculteurs. En 2023, les DPB de plus faible valeur se voient rehaussés à près de 90 €/ha, et aucun DPB ne devrait avoir une valeur inférieure à 108 €/ha à partir de 2025. Quant aux plus élevés, ils sont plafonnés à 1359 €/ha en 2023, et passeront sous la barre des 1000 €/ha en 2025.
Cette convergence permet de quitter un système d’aide qui s’appuyait sur des références historiques et déconnecté de la réalité des productions présentes sur chaque ferme aujourd’hui.
En 2015, la valeur moyenne des DPB France entière (indicative) était de 132 €/ha. Cette moyenne subit des modifications chaque année en fonction de l’enveloppe globale du 1er pilier.
Elle est en 2023 de 127,28 €/ha et restera identique chaque année désormais.
Transfert de DPB
Les droits au paiement de base, octroyés en fonction des surfaces détenues, peuvent se transférer entre agriculteurs. Il existe différents types de transfert (permanents ou temporaires) et répondent à certaines règles. Depuis 2023, tous les DPB transférés gardent leur valeur initiale (sauf convergence), qu’ils soient accompagnés d’un transfert de terre ou non.
L’écorégime
L’écorégime est un paiement découplé, payé en complément des DPB, d’un montant de 47 €/ha pour le niveau de base ou 64 €/ha pour le niveau supérieur. Il est accordé à tout exploitant qui s’engage dans une des trois voies suivantes :
– La voie des pratiques agricoles : entrent en jeu la diversité d’assolement, le non-labour des prairies permanentes, l’enherbement des cultures pérennes.
– La voie de la certification : le niveau de base est atteint avec une certification environnementale 2+, le niveau supérieur correspond à un engagement en HVE, et la certification AB bénéficie d’une valorisation spécifique à 94 €/ha.
– La voie des infrastructures agro-écologiques : pour en bénéficier, l’exploitation doit compter un certain pourcentage de sa SAU en surface dites d’intérêt écologique : bosquets, haies, jachères…
Aux deux premières voies peuvent s’ajouter un bonus de 7 €/ha grâce au label haie.
L’écorégime s’applique sur toutes les surfaces de l’exploitation, tant qu’un minimum de 0,1 DPB est activé.
Le paiement redistributif
Le paiement redistributif est un paiement découplé, d’un montant fixe au niveau national, payé en complément des DPB de la ferme, dans la limite de 52 hectares par exploitation.
Il permet de valoriser les productions à forte valeur ajoutée ou génératrices d’emploi, qui se font sur des fermes de taille inférieure à la moyenne. C’est une aide qui reconnaît de façon indirecte l’emploi.
Le montant du paiement redistributif est de 49 €/ha en 2019 et restera plafonné autour de 50 € du fait des déficits touchant les enveloppes financières du 2nd pilier.
La transparence des GAEC totaux s’applique pour ce paiement.