… et appuyez sur Entrée

NATURA 2000
LARRUN XOLDOKOGAINA

Les enjeux

L’année 2000 a vu le lancement officiel de la phase de désignation du projet Natura 2000 du site « habitat » (ZSC) du massif de Larrun Xoldokogaina (francisé en la Rhune et Choldocogaina). Il est complété en 2006 par le lancement du site « oiseaux » (ZPS) du Col de Lizarrieta.

Il s’agit d’un territoire naturel remarquable qui s’étend sur les montagnes de Biriatou, Urrugne, Sare et Ascain, et a été désigné pour le patrimoine naturel riche, diversifié et très particulier qu’il présente. Sous les influences combinées de l’océan et de la montagne, de nombreux milieux et espèces d’intérêt communautaire y sont recensés (milieux humides spécifiques de l’ouest du Pays Basque, forêts remarquables, espèces végétales et animales rares à l’échelle européenne, passage migratoire important…). Le maintien de ce patrimoine est en étroite relation avec les activités socio-économiques du territoire comme l’agriculture ou la gestion forestière. Tout l’enjeu du projet consiste donc à concilier la conservation du patrimoine naturel avec le maintien des activités agropastorales et forestières traditionnelles et le développement durable des nouvelles activités de loisir et de tourisme.

Une première phase de diagnostics et de discussions a permis d’élaborer le document d’objectif Natura 2000 (DOCOB) sur la partie ZSC, qui correspond à un véritable plan de gestion du site. Ce document (consultable ici) établi par l’ONF et la chambre d’agriculture départementale des Pyrénées Atlantiques a été validé officiellement en 2007. La Communauté d’Agglomération Pays Basque (CAPB), maître d’ouvrage du projet depuis 2008, a choisi Euskal Herriko Laboratza Ganbara (EHLG), en partenariat avec le Conservatoire d’Espaces Naturels de Nouvelle Aquitaine (CEN NA), pour animer la phase concrète d’application du projet de 2010 à 2013. De nombreuses actions ont été faites : études complémentaires pour renforcer la connaissance du milieu (cf. encadré), campagne de communication et d’information (articles, plaquettes d’information, réunions publiques…).

Un diagnostic agricole global a également été réalisé en vue de replacer l’agriculture au centre du projet. En effet, les paysages et la biodiversité actuellement présents sur ces montagnes sont issus d’une cohabitation multiséculaire entre l’homme et la montagne. Une grande partie des richesses naturelles actuelles a été façonnée par les pratiques agro-sylvo-pastorales ancestrales :

– les grandes surfaces de landes ouvertes qui abritent certains types de landes très rares à l’échelle européenne ont été maintenues par le pâturage ovin, le libre parcours des pottoks et les pratiques traditionnelles d’entretien (telles que la fauche de fougères),

– les vieilles forêts d’arbres têtards, habitats privilégiés pour des espèces d’insectes rares, sont les résultantes d’une gestion forestière ancestrale, associant utilisation du bois et pâturage de sous-bois,

– de nombreux habitats naturels remarquables comme les tourbières, les grottes et falaises, et les forêts de ravin qui présentent une biodiversité remarquable, ont été préservés grâce à une gestion agropastorale extensive et respectueuse de la nature.

Une seconde en phase de diagnostic a eu lieu en 2012 sur la partie du site classé ZPS. Le DOCOB établi par la CAPB a été validé officiellement en 2015.

CEN NA : www.cen-nouvelle-aquitaine.org

CAPB : www.communaute-paysbasque.fr

Les évolutions

Depuis quelques années, ces territoires pastoraux connaissent de grandes évolutions. Le pâturage de montagne diminue et les pratiques agricoles d’entretien sont peu à peu abandonnées.

Pour comprendre l’utilisation agricole actuelle de la montagne, une cinquantaine d’éleveurs de la zone ont été rencontrés entre mai et septembre 2010. Ces rencontres ont mis en évidence que l’utilisation agricole de la montagne a énormément évolué ces 20 dernières années. Le nombre de brebis envoyées en montagne a diminué de près de 70% et le temps de pâture en montagne a été divisé par trois. Les brebis restaient autrefois en montagne de mai à novembre, elles ne montent aujourd’hui que 4 à 10 semaines en automne après la saison de traite.

Les raisons évoquées pour expliquer cet abandon de la montagne sont multiples :
– baisse du nombre d’agriculteurs
– conditions de production en évolution (cheptel plus productif qu’autrefois mais moins rustique, donc moins adapté à cette montagne difficile)
– cohabitation difficile avec les autres utilisateurs de la montagne : fréquentation touristique en constante augmentation, chiens non tenus en laisse, divergence de vues avec les chasseurs et forestiers sur la manière de gérer la montagne, etc..

La diminution du pâturage et l’abandon des pratiques d’entretien traditionnelles conduisent peu à peu à l’embroussaillement des landes ouvertes. Les fougères, les ajoncs, les ronces envahissent les anciennes landes et prairies. L’espace se ferme, la végétation s’homogénéise et les espèces les plus sensibles disparaissent. A terme, ces évolutions conduisent à une banalisation paysagère et écologique et augmentent les risques d’incendies incontrôlables.

L'animation des sites

Le programme Natura 2000 a pour objectif le maintien des espèces et milieux naturels remarquables à l’échelle européenne. Il offre la possibilité aux usagers de s’investir dans la gestion de leur territoire en proposant des mesures de soutien aux pratiques locales respectueuses de la nature.

Ainsi EHLG et le CEN Nouvelle Aquitaine ont mis en place les actions prévues dans le DOCOB de 2010 à 2013, et en 2021.

De 2013 à 2016, le bureau d’étude EcoGIS a été recruté par la Communauté d’Agglomération Pays Basque pour évaluer les actions menées sur le massif de Larrun Xoldokogaina.

De 2016 à 2020, la CAPB s’est doté de compétence en interne pour assurer l’animation des deux DOCOB « habitat » et « oiseaux ». Faute de temps pour les animateurs en poste, peu d’actions ont vu le jour pendant cette période.

Contact

Argitxu Luro

argitxu@ehlgbai.org
05 59 37 18 82

Haut