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NATURA 2000
LARRUN XOLDOKOGAINA

Les enjeux

L’année 2010 a vu le lancement officiel de la phase concrète du projet Natura 2000 du site du massif de Larrun Xoldokogaina (francisé en la Rhune et Choldocogaina).

Il s’agit d’un site naturel remarquable qui s’étend sur les montagnes de Biriatou, Urrugne, Sare et Ascain, et a été désigné pour le patrimoine naturel riche, diversifié et très particulier qu’il présente. Sous les influences combinées de l’océan et de la montagne, de nombreux espèces et milieux d’intérêt communautaire y sont recensés (milieux humides spécifiques de l’ouest du Pays Basque, forêts remarquables, espèces végétales et animales rares à l’échelle européenne…). Le maintien de ce patrimoine est en étroite relation avec les activités socio-économiques du territoire comme l’agriculture ou la gestion forestière. Tout l’enjeu du projet consiste donc à concilier la conservation du patrimoine naturel avec le maintien des activités agropastorales et forestières traditionnelles et le développement durable des nouvelles activités de loisir et de tourisme.

Les diagnostics

Une première phase de diagnostics et de discussions a permis d’élaborer le document d’objectif Natura 2000 (DOCOB), qui correspond à un véritable plan de gestion du site. Ce document (consultable ici : lien vers le DOCOB) établi par l’ONF et la chambre d’agriculture départementale des Pyrénées Atlantiques a été validé officiellement en 2007. L’Agglomération Sud Pays Basque (ASPB), maître d’ouvrage du projet depuis 2008, a choisi Euskal Herriko Laboratza Ganbara (EHLG), en partenariat avec le Conservatoire des Espaces Naturels d’Aquitaine (CEN Aquitaine), pour animer la phase concrète d’application du projet en 2010. De nombreuses actions sont prévues : études complémentaires pour renforcer la connaissance du milieu (cf. encadré), campagne de communication et d’information (articles, plaquettes d’information, réunions publiques…).

CEN Aquitaine : https://cen-aquitaine.org
ASPB : www.agglo-sudpaysbasque.fr

Un diagnostic agricole global a également été réalisé en vue de replacer l’agriculture au centre du projet. En effet, les paysages et la biodiversité actuellement présents sur ces montagnes sont issus d’une cohabitation multiséculaire entre l’homme et la montagne. Une grande partie des richesses naturelles actuelles a été façonnée par les pratiques agro-sylvo-pastorales ancestrales :
– les grandes surfaces de landes ouvertes qui abritent certains types de landes très rares à l’échelle européenne ont été maintenues par le pâturage ovin, le libre parcours des pottoks et les pratiques traditionnelles d’entretien (telles que la fauche de fougères),
– les vieilles forêts d’arbres têtards, habitats privilégiés pour des espèces d’insectes rares, sont les résultantes d’une gestion forestière ancestrale, associant utilisation du bois et pâturage de sous-bois,
– de nombreux habitats naturels remarquables comme les tourbières, les grottes et falaises, et les forêts de ravin qui présentent une biodiversité remarquable, ont été préservés grâce à une gestion agropastorale extensive et respectueuse de la nature.

Les évolutions

Depuis quelques années, ces territoires pastoraux connaissent de grandes évolutions. Le pâturage de montagne diminue et les pratiques agricoles d’entretien sont peu à peu abandonnées.

Pour comprendre l’utilisation agricole actuelle de la montagne, une cinquantaine d’éleveurs de la zone ont été rencontrés entre mai et septembre. Ces rencontres ont mis en évidence que l’utilisation agricole de la montagne a énormément évolué ces 20 dernières années. Le nombre de brebis envoyées en montagne a diminué de près de 70% et le temps de pâture en montagne a été divisé par trois. Les brebis restaient autrefois en montagne de mai à novembre, elles ne montent aujourd’hui que 4 à 10 semaines en automne après la saison de traite.

Les raisons évoquées pour expliquer cet abandon de la montagne sont multiples :
– baisse du nombre d’agriculteurs
– conditions de production en évolution (cheptel plus productif qu’autrefois mais moins rustique, donc moins adapté à cette montagne difficile)
– cohabitation difficile avec les autres utilisateurs de la montagne : fréquentation touristique en constante augmentation, chiens non tenus en laisse, divergence de vues avec les chasseurs et forestiers sur la manière de gérer la montagne, etc..

La diminution du pâturage et l’abandon des pratiques d’entretien traditionnelles conduisent peu à peu à l’embroussaillement des landes ouvertes. Les fougères, les ajoncs, les ronces envahissent les anciennes landes et prairies. L’espace se ferme, la végétation s’homogénéise et les espèces les plus sensibles disparaissent. A terme, ces évolutions conduisent à une banalisation paysagère et écologique et augmentent les risques d’incendies incontrôlables.

Le programme Natura 2000 a pour objectif le maintien des espèces et milieux naturels remarquables à l’échelle européenne. Il offre la possibilité aux usagers de s’investir dans la gestion de leur territoire en proposant des mesures de soutien aux pratiques locales respectueuses de la nature. Ainsi EHLG et le CEN Aquitaine ont mis en place les actions prévues dans le DOCOB de 2010 à 2013. Depuis lors, l’Agglomération Sud Pays Basque s’est doté des compétences en interne pour poursuivre l’animation du site Natura 2000. De même une association, EcoGIS, a été recruté par l’ASPB pour évaluer les actions menées sur le massif de Larrun Xoldokogaina.

Contact

Guillaume Cavailles

guillaume@ehlgbai.org
05 59 37 18 82

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