Depuis quelques années, ces territoires pastoraux connaissent de grandes évolutions. Le pâturage de montagne diminue et les pratiques agricoles d’entretien sont peu à peu abandonnées.
Pour comprendre l’utilisation agricole actuelle de la montagne, une cinquantaine d’éleveurs de la zone ont été rencontrés entre mai et septembre. Ces rencontres ont mis en évidence que l’utilisation agricole de la montagne a énormément évolué ces 20 dernières années. Le nombre de brebis envoyées en montagne a diminué de près de 70% et le temps de pâture en montagne a été divisé par trois. Les brebis restaient autrefois en montagne de mai à novembre, elles ne montent aujourd’hui que 4 à 10 semaines en automne après la saison de traite.
Les raisons évoquées pour expliquer cet abandon de la montagne sont multiples :
– baisse du nombre d’agriculteurs
– conditions de production en évolution (cheptel plus productif qu’autrefois mais moins rustique, donc moins adapté à cette montagne difficile)
– cohabitation difficile avec les autres utilisateurs de la montagne : fréquentation touristique en constante augmentation, chiens non tenus en laisse, divergence de vues avec les chasseurs et forestiers sur la manière de gérer la montagne, etc..
La diminution du pâturage et l’abandon des pratiques d’entretien traditionnelles conduisent peu à peu à l’embroussaillement des landes ouvertes. Les fougères, les ajoncs, les ronces envahissent les anciennes landes et prairies. L’espace se ferme, la végétation s’homogénéise et les espèces les plus sensibles disparaissent. A terme, ces évolutions conduisent à une banalisation paysagère et écologique et augmentent les risques d’incendies incontrôlables.
Le programme Natura 2000 a pour objectif le maintien des espèces et milieux naturels remarquables à l’échelle européenne. Il offre la possibilité aux usagers de s’investir dans la gestion de leur territoire en proposant des mesures de soutien aux pratiques locales respectueuses de la nature. Ainsi EHLG et le CEN Aquitaine ont mis en place les actions prévues dans le DOCOB de 2010 à 2013. Depuis lors, l’Agglomération Sud Pays Basque s’est doté des compétences en interne pour poursuivre l’animation du site Natura 2000. De même une association, EcoGIS, a été recruté par l’ASPB pour évaluer les actions menées sur le massif de Larrun Xoldokogaina.